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Publié le 01/02/2023 à 20h48

Un retour aux sources ! Formé chez le voisin valenciennois et bercé par les performances du Racing dans sa jeunesse, Angelo Fulgini rallie l’Artois via un prêt avec option d’achat obligatoire en provenance du FSV Mayence. Le Racing Club de Lens ajoute ainsi une ultime pièce à son effectif, en s’attachant les services de ce milieu complet de 26 ans au profil technique de haut niveau.

Saison 2006-2007. Le Racing est en Ligue 1 et réalise une campagne solide (5e). Les soirs de match, Bollaert fait le plein comme toujours et accueille en moyenne plus de 34 000 supporters. Dans la tribune Trannin, juste derrière les buts, un gamin du SC Douai assiste à ses premières rencontres dans l’antre artésien. Les prémices d’une véritable histoire d’amour.

Angelo Fulgini a le Racing dans la peau, fasciné par les performances des coéquipiers d’Aruna Dindane. Son enfance est rythmée par les chants émanant de la Marek, à tel point qu’aujourd’hui, il connait « Les Corons » par cœur. Et le club sang et or le lui rend bien puisqu’il n’est pas loin de le signer en 2007. Ses bonnes prestations avec sa formation douaisienne sont remarquées par bon nombre de clubs de la région. Celui qui est né d’un père français et d’une mère néo-calédonienne opte finalement pour le Valenciennes FC, milieu de tableau de Ligue 1 à cette époque.

Des progrès remarqués

Au sein des équipes de jeunes, Angelo Fulgini impressionne balle au pied. Cette aisance technique lui permet de gravir les échelons rapidement. Alors qu’il poursuit sa formation, il honore ses premières convocations avec l’Equipe de France en 2013, lors de rencontres amicales. Avec les U17 d’abord puis les U18. En 2015, c’est le grand saut dans le monde professionnel. Le VAFC est redescendu d’une division, mais l’occasion est parfaite pour le jeune milieu de s’intégrer à l’équipe fanion à seulement 18 ans.

Le 16 janvier 2015, il est titulaire au poste de latéral droit pour sa première en Ligue 2 face à Nîmes. Il occupera ce rôle lors de ses 16 apparitions dont 14 dans le onze de départ. La situation collective valenciennoise n’est pas optimale avec trois changements de coach pendant cette période mais Angelo fait son trou et va s’affirmer lors de la campagne suivante, en 2015-2016.

Replacé dans le cœur du jeu par David Le Frapper, il marque la saison de son empreinte en inscrivant un but dès la 4e minute de la première journée face à Niort. Un coup de tête puissant au prix d’une belle détente qui lui permet d’ouvrir son compteur en professionnel.

Au sein de la plus jeune équipe du championnat (plus de la moitié de l’effectif a moins de 21 ans), le désormais milieu s’aguerri auprès des quelques vétérans comme Sébastien Roudet – auteur de 93 matchs avec le Racing – qui évolue au poste de numéro 10.  Une fois cette première saison en pro achevée avec 32 rencontres disputées pour 3 réalisations toutes compétitions confondues, le voilà désormais lancé.

L’avènement d’un numéro 10

Pour ce qui sera sa dernière campagne en rouge et blanc, Angelo Fulgini va confirmer les attentes placées en lui. Joueur délié et élégant, sa capacité à éliminer les défenses par le dribble s’améliore. Encore plus à l’aise techniquement en Ligue 2, il joue de son corps à la fois pour déséquilibrer son adversaire direct par des feintes ou pour conserver le ballon efficacement. Mais ce n’est pas tout. Souvent positionné en sentinelle derrière le meneur de jeu, il vient gratter des ballons dans les pieds de ses adversaires par des tacles bien sentis et ne rechigne pas à l’effort.

Titulaire à 31 reprises en 35 matchs dans l’antichambre, le numéro 13 prend une nouvelle dimension. Plutôt discret offensivement en début de saison, il fait parler son sens du but en inscrivant, en cinq minutes, le triplé le plus rapide de l’histoire de la Ligue 2 contre l’US Orléans. Ses 6 réalisations et 2 passes décisives lui ouvrent les portes de l’élite, direction le Maine-et-Loire dès l’été 2017.

Angelo Fulgini, enfant du Nord devenu Sang et Or

 

À Angers, Il étoffe son jeu et se mue en chef d’orchestre offensif. Inspiré par la finesse et la simplicité d’un Iniesta ou d’un Thiago Alcantara, il apprécie évoluer dans les petits espaces et échanger des passes courtes en une-deux ou avec des appuis-remises. Sans cesse tourné vers l’avant, il apporte son sens du collectif dans une formation angevine qui oscille entre le milieu de tableau et la zone rouge.

Son acclimatation à l’élite se fait progressivement. Très souvent titulaire, il fait preuve de régularité en prenant part à 29 puis 31 rencontres lors de ses deux premières saisons. C’est en 2020-2021 qu’il s’affirme comme un solide joueur de Ligue 1. En 33 apparitions – toutes dans le onze de départ – il inscrit 7 buts et délivre 3 passes décisives. Numéro 10 sur le dos, Angelo confirme son nouveau statut dès la saison suivante.

Alors que son volume de jeu s’épaissit de plus en plus, il est désormais l’un des cadres de Gérald Baticle, qui le fait d’avantage jouer dans le secteur offensif, parfois sur l’aile ou en deuxième attaquant. Dans le très bon début de saison des Noirs et Blancs (dans le top 5 pendant 11 journées), il inscrit son premier but au Parc des Princes face à Paris. Il terminera cette campagne 2021-2022 avec 5 réalisations pour 4 offrandes délivrées. Son dernier fait d’armes avec le SCO ? Une splendide frappe du gauche qui se loge dans la lucarne… du Racing Club de Lens.

Artésien en prêt avec option d’achat obligatoire

Pour franchir un cap, le temps est venu de se frotter à un autre football. Alors l’ancien Valenciennois rejoint le FSV Mayence, 10e de Bundesliga à l’époque. S’il débute bien la saison, il est principalement utilisé en tant que remplaçant entre la 8e et la 18e journée.  

À 26 ans, afin de retrouver le cœur du jeu, il accepte l’offre du club qui l’a toujours fait vibrer. Dans les dernières heures du mercato hivernal 2022-2023, le gamin de Douai devient Lensois.

Il y a deux ans, Angelo Fulgini écoutait « Les Corons » avant d’affronter le Racing avec Angers. Aujourd’hui, le jeune milieu va les entendre résonner dans un Bollaert plein, maillot sang et or sur le dos.

 

Arnaud Pouille - directeur général « La signature d'Angelo est une grande satisfaction. Formé dans le Douaisis, très attaché à la région et ses valeurs, Angelo a arpenté les travées de Bollaert durant ses jeunes années. On connaît son attachement pour le club et bien évidemment ses qualités de footballeur de haut niveau. C'est un joli clin d'œil du destin que de le voir enfin sous la tunique Sang et Or. Son profil et sa polyvalence dans le cœur du jeu viennent compléter les qualités du groupe dans la durée.​ »

Le Mercatix du Racinx : Tome 11, FULGINIX LE RETOUR DE L'ENFANT DU PAYX

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