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Publié le 03/12/2022 à 15h05

En cette journée qui célèbre les 20 ans de La Gaillette, le Racing honore sa légende Eric Sikora qui donne désormais son nom au dôme du centre. L'occasion de le (re)découvrir et de se replonger dans sa carrière lensoise à travers les témoignages de Pierre Laigle, Jean-Guy Wallemme, Guillaume Warmuz, Stéphane Ziani, Yoann Lachor et Daniel Moreira...

PIERRE LAIGLE

Première rencontre
« On a deux ans d’écart donc Eric a joué en équipe première avant moi. Je l’ai rencontré quand je suis arrivé dans le groupe professionnel, qui était à l’époque en Division 2 (ndlr : saison 1989-1990). J’avais été appelé par le coach Marcel Husson pour les deux derniers matchs de la saison et c’est à cette occasion que j’ai eu mes premiers contacts avec Siko’. À ce moment-là, il était en chambre avec Francis Gillot, qui a quitté le club en 1993. On s’est donc mis en chambre ensemble et on s’est davantage côtoyés. On avait le même caractère donc on s’entendait bien. »

Qui est Eric ?
« Eric est gentil, généreux. Il est resté fidèle au club. C’étaient également ses caractéristiques sur le terrain. Il est aussi taquin et très chambreur. C’est pour cela que l’on avait des affinités. Cette relation perdure encore aujourd’hui même si je vis à Lyon et que lui est à Lens. On ne se croise pas souvent mais on prend toujours beaucoup de plaisir à se revoir. » 

Une anecdote
« Avant une rencontre à domicile, il était en train de se faire masser pendant que le coach Arnaud Dos Santos faisait sa causerie. Eric était derrière lui alors que je lui faisais face. On aimait beaucoup rigoler avant les matchs. Il me faisait des grimaces et je n’ai pas pu me retenir… J’ai explosé de rire ! Le coach m’a demandé pourquoi je riais pendant son discours d’avant-match et je n’ai pas pu lui dire que c’était à cause d’Eric. C’était un peu gênant pour moi mais c’est un souvenir qui me restera gravé (rire). »

Eric Sikora, « fidèle au club » Pierre Laigle

 

JEAN-GUY WALLEMME

Première rencontre
« J’ai croisé Eric pour la première fois à l’âge de 15 ans, quand je suis arrivé au centre de formation. Cela fait donc 40 ans que l’on se connaît ! On s’est rencontré à la reprise de l’entraînement en cadets nationaux. On s’est ensuite côtoyés quotidiennement en sport-étude au lycée. On a beaucoup de similitudes puisque l’on a le même âge, on a signé notre premier contrat professionnel au même moment, on est devenus internationaux espoirs en même temps, on a joué en équipe réserve ensemble… On avait des affinités au-delà du terrain car on a grandi ensemble et on a eu un parcours identique jusqu’en 1998. »

Qui est Eric ?
« C’est l’homme d’un seul club ! Il a été joueur, éducateur, entraîneur de l’équipe première au Racing… et maintenant Responsable de la post-formation artésienne. Il n’a jamais quitté le club, ce qui est de plus en plus rare dans le monde du football. C’est une personne fidèle et il le prouve notamment avec le RC Lens. » 

Une anecdote
« Quand on était internationaux espoirs, on était sollicités par beaucoup de clubs. Le Président Gervais Martel a pris les choses en main et nous a dit qu’il nous ferait une « fleur » en cas de prolongation, c’est-à-dire que l’on aurait une petite prime à la signature. À la fin de notre contrat, on ne voyait rien venir mais on n’osait rien dire car on n’avait que 18 ans. Un jour, alors que l’on était dans le bureau de la secrétaire avec Gervais, l’un de nous deux a dit en fixant un bouquet près de nous : « C’est vrai qu’elles sont magnifiques, ces FLEURS ! » C’était le mot clé (rire). C’est comme ça que Gervais a honoré sa promesse. 

Eric Sikora, « l'âme du club » Jean-Guy Wallemme

 

GUILLAUME WARMUZ

Première rencontre
« J’ai rencontré Eric pour la première fois à la reprise de l’entraînement en 1992. Depuis, nous avons noué des liens très forts au fil des années. On a beaucoup bourlingué ! Entre les titres, les moments plus difficiles, les descentes… on a vécu énormément de choses. »

Qui est Eric ?
« J’étais très admiratif du joueur. C’était la régularité incarnée et l’un des meilleurs arrières droits du territoire. Il était complet avec un vrai coffre en défense et un très bon pied, notamment sur les coups francs. Je me souviens de celui qu’il a mis en pleine lucarne contre Nantes en 1995. C’est beau qu’il ait fait toute sa carrière à Lens !

Au-delà du terrain, c’était quelqu’un de subtil et très chambreur. Lors d’un entraînement en 1998, Ernest Etchi-Oben (ndlr : défenseur au Racing entre 1998 et 2000), qui venait d’arriver du Cameroun, n’avait pas entendu la consigne de Daniel Leclercq. Eric est allé dire un mot à l’oreille d’Ernest qui s’est élancé ballon sous le bras et a effectué une volée un peu foireuse juste devant mon but. Tout le monde a éclaté de rire. Ça n’avait aucun sens. Siko’ lui avait dit n’importe quoi pour faire marrer tout le monde. Voilà, ça c’est son humour. Un mec fin ! »

Une anecdote
« C’est une anecdote un peu triste pour moi car elle fait référence au match aller des 16es de finale de la Coupe de l’UEFA contre Porto (ndlr : défaite lensoise 3-0, le 28 novembre 2002). J’avais fait une première période catastrophique. À la mi-temps, je me suis isolé dans une sorte de cagibi. Je ne voulais parler à personne. Mais Eric est venu me trouver et nous sommes restés tous les deux pendant toute la pause. Il me disait : « Allez Gus’, il faut avancer ! ». Ça m’a vraiment reboosté qu’il vienne me soutenir comme ça. »

Eric Sikora, « l'âme du club » Guillaume Warmuz

 

STÉPHANE ZIANI

Première rencontre
« À première vue, on peut croire que Siko’ est quelqu’un de froid mais on se rend rapidement compte que c’est tout l’inverse. Il m’a super bien accueilli à mon arrivée en 1998. J’ai tout de suite aimé son humour. »

Qui est Eric ?
« C’est la personne qui résume le mieux l’esprit du RC Lens auquel il est resté fidèle : il est chaleureux, caractériel, très humble, bosseur ! Il a des qualités humaines extraordinaires et, sur le terrain, non seulement c’était un super défenseur mais en plus il avait une bonne patte ! Il tirait très bien les coups francs. »

Une anecdote
« Je me souviens d’une anecdote quand Gervais Martel avait eu une nouvelle Jaguar. Il en était tellement fier et Eric n’arrêtait pas de « l’allumer » à propos de ça. Ils se tiraient la bourre et Siko’, qui avait une BMW M3 à l’époque, lui disait « Mais Gervais, qu’est-ce que c’est que ta voiture là… » Il adorait taquiner ! »

Eric Sikora, « l'âme du club » Stéphane Ziani

 

YOANN LACHOR

Première rencontre
« C’était en 1995. À l’époque, je m’entraînais au stade Léo Lagrange avec la D3 et, avant une séance, le coach Georges Tournay m’avait demandé de rejoindre l’équipe première à Bollaert car elle avait besoin d’un joueur. C’est là que j’ai rencontré Eric. Il était constamment en train de chambrer, tout en conservant un visage fermé et froid. Il était impressionnant et ça me faisait peur (rire). Avec le temps, on a tissé des liens forts. Même après avoir raccroché les crampons, on a continué à jouer ensemble, notamment avec les Anciens du RC Lens. On se voit très souvent. »

Qui est Eric ?
« L’image que j’ai d’Eric est celle d’un homme fidèle, qui taquine beaucoup et qui a un caractère assez fort. Il a des convictions et il les défend fermement. Néanmoins, il est assez discret et ne se met jamais en avant. Sur le terrain, c’était un super joueur. Il était solide défensivement et apportait sa qualité technique. Je l’ai rarement vu en difficulté. »

Une anecdote
« En 2004, il nous a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière. À l’occasion d’un match, on lui a offert une belle montre. Tous les joueurs s’étaient cotisés pour ce chouette cadeau. C’était un moment chargé en émotions où on l’a félicité pour son parcours. Ce n’est jamais évident de prendre sa retraite quand on est footballeur. Trois semaines plus tard, on apprenait qu’il prolongeait pour une année (rire)... La fidélité pour le Racing avait repris le dessus. »

Eric Sikora, « l'âme du club » Yoann Lachor

 

DANIEL MOREIRA

Première rencontre
« C’était lors de mon premier entraînement sous les couleurs de Lens, en juillet 1998. On avait déjà joué l’un contre l’autre en Division 1, mais c’est lors de cette séance de travail que l’on a vraiment parlé ensemble. »

Qui est Eric ?
« Dans la vie, il est assez réservé quand il ne connaît pas. Mais quand il est en terrain connu, qu’il se sent en sécurité, qu’il sait que tout le monde se fout de sa carrière et de ce qu’il représente, il est très déconneur. C’est comme ça qu’on l’aime !

Quand il était joueur, il était beaucoup plus renfermé. Il ne parlait pas trop mais quand il prenait la parole il était écouté. Lorsqu’il était entraîneur, Eric était très exigeant avec tout le monde. Il avait des idées, il voulait les imposer. C’est un éternel insatisfait qui cherche toujours à atteindre la perfection. Il l’a appris de ses éducateurs et entraîneurs. »

Une anecdote
« Lors de la saison 2001-2002 (ndlr : le Racing avait terminé à la 2e place du classement), on sortait après les matchs. Ça nous arrivait de faire des soirées assez arrosées (rire). Les lendemains, lors des décrassages, ça piquait, mais on était présents. On était peut-être inconscients de faire cela mais c’était devenu notre rituel, une sorte de superstition. Ça marchait, donc on ne se privait pas ! »

Eric Sikora, « fidèle au club » Daniel Moreira
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