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Publié le 24/10/2021 à 08h50

Il était un des éléments clés du titre de 1998. Frédéric Déhu a fait partie de cette génération formée au Racing Club de Lens qui a marqué l’histoire du club. Capable d’évoluer autant en défense centrale que dans l’entrejeu, le numéro 13 a fait parler sa polyvalence pendant 8 saisons sous les couleurs artésiennes, entre 1991 et 1999. Pour son 49e anniversaire, retour sur ses plus grands faits d’armes sous la tunique Sang et Or.

« Le RC Lens semblait être le club idéal pour un jeune en quête de temps de jeu et de titularisations ». En 2014, dans un entretien pour le magazine SoFoot, Frédéric Déhu revenait sur son arrivée au sein du club artésien. Le natif de Seine-et-Marne a commencé le football en région parisienne avant d’être repéré par le Racing. Il est alors invité à participer à un tournoi sous la houlette de Patrice Bergues, entraineur dans les catégories jeunes à l’époque. Délivrant des prestations convaincantes, il intègre le centre de formation lensois à la fin des années 80.

Le 20 octobre 1991, quatre jours avant ses 18 ans, il joue son premier match professionnel en Division 2 face à Guingamp (victoire 6-2). Ses premiers pas en défense centrale sont prometteurs et témoignent déjà de sa polyvalence.

Frédéric Déhu, homme à tout faire d’une génération dorée

 

Au fur et à mesure des saisons, Frédéric Déhu monte en puissance. Il passe de 17 rencontres disputées lors de la saison 1991-1992 à 38 toutes compétitions confondues dès la campagne 1993-1994. Plus utilisé au milieu de terrain cette même année, ce joueur précis et à l’impact physique indéniable inscrit 4 buts, prouvant son importance grandissante au sein du collectif lensois. « J’avais la chance d’être polyvalent, et donc d’évoluer à la fois en tant que défenseur central et milieu défensif [..] Cela me donnait un peu plus d’opportunités pour marquer » analyse-t-il pour SoFoot.

UNE PASSE DÉCISIVE POUR L’HISTOIRE

Désormais installé en tant que titulaire, le défenseur va jouer un rôle déterminant dans ce qui sera la plus grande saison de l’histoire du Racing, en 1997-1998. Frédéric Déhu participe à 32 rencontres de Division 1 sur 34. Le 9 mai 1998, le RC Lens est à un match du titre de champion de France. Cette 34e journée est décisive, un nul suffit au Racing pour conserver la tête du championnat et être sacré, Metz reçoit dans le même temps l’Olympique Lyonnais. C’est un véritable duel à distance auquel on assiste. Au stade Abbé-Deschamps, face à une équipe de l’AJ Auxerre en quête d’une place européenne, les hommes de Daniel Leclercq n’ont pas le droit à l’erreur.

Dans une ambiance survoltée, les locaux prennent rapidement l’avantage par l’intermédiaire de Sabri Lamouchi et son tir puissant à l’entrée de la surface (1-0). Le doute s’installe dans les têtes lensoises. « On a quand même cette réflexion de se dire : on peut tout perdre là » admet Frédéric Déhu dans un documentaire réalisé par le club, à l'occasion des 20 ans du titre. Néanmoins, les Artésiens continuent de développer leur jeu et dominent globalement la première période. Une mainmise qui va se concrétiser à la 53e minute grâce notamment à… Frédéric Déhu.

Frédéric Déhu, homme à tout faire d’une génération dorée

 

Il raconte : « Je revois très bien l’action. Dans le rond central, je contrôle, j’enchaîne sur un dribble derrière la jambe et je le (Yoann Lachor) lance en profondeur de l’extérieur du pied et il fait la différence avec son appel. ». Derrière, le latéral artésien ajuste parfaitement sa frappe pour transformer ce caviar. Le Racing égalise et peut souffler. 36 minutes plus tard, les Lensois sont champions de France pour la première fois de leur histoire et Frédéric Déhu tombe dans les bras de son ami, le gardien Guillaume Warmuz. L’aboutissement d’un parcours extraordinaire.

En 1997, les Sang et Or bataillaient pour garder leur place dans l’élite. Un an plus tard, les voilà au sommet du championnat. « Il faut être honnête et réaliste, qui attendait le RC Lens champion de France en 1998 ? » conçoit Frédéric Déhu sur BeinSport.  « C’est la victoire d’un groupe, d’une bande de potes ». Les supporters lensois massivement présents comme à l’accoutumée, il célèbrera avec eux, mégaphone à la main, en chantant : « si t’es fier d’être un Lensois frappe des mains ». Un moment gravé dans l’histoire.

CAPITAINE EN LIGUE DES CHAMPIONS

À l’été 1998, il est appelé pour la première fois en équipe de France, preuve qu’il est désormais une valeur sûre du championnat. La saison suivante – sa dernière au Racing – est aussi synonyme d’une nouvelle responsabilité. Avec le départ de Jean-Guy Wallemme pour Coventry City, Frédéric Déhu devient capitaine. Ainsi, il porte le brassard lors de la mythique victoire face à Arsenal à Wembley en phase de poule de la Ligue des Champions (0-1). « On peut dire qu’on a marqué l’histoire du club avec ce match. Cela reste un de mes plus beaux souvenirs. » assure-t-il sur SoFoot.

Frédéric Déhu, homme à tout faire d’une génération dorée

 

Clairement identifié sur la planète football, il est convoité par le FC Barcelone. Mais avant de tenter sa chance avec le club espagnol, il guide les siens vers un dernier trophée : la Coupe de la Ligue en 1999, acquise après une victoire 1-0 face au FC Metz. Son dernier match.

Il quitte ainsi l’Artois par la grande porte, après 281 matchs et 21 buts toutes compétitions confondues, laissant derrière lui le souvenir d’une passe décisive historique.

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