Publié le 28/08/2019 à 09h00
Découvrez notre rubrique « Point Par Point » qui retrace la vie de nos joueurs. Ce mois-ci, c’est Gaëtan Robail qui s’est prêté au jeu !
« Je suis né à Saint-Pol-Sur-Ternoise. J’ai grandi à Manin, un petit village de 200 habitants à côté d’Arras. Jusqu’à mes 10 ans, j’ai vécu avec mon père, boucher-charcutier, ma mère, préparatrice en pharmacie et mes deux frères Guillaume (22 ans) et Gaël (18 ans). Ils sont tous les deux footballeurs, le premier joue à Arras en CFA2 et le second à Vimy en équipe réserve.
On s’entendait bien mais on sait très bien que dans une fratrie il y a toujours des chamailleries. J’avais le rôle du grand frère. J’ai toujours été là pour eux. Dans le village, il n’y avait pas grand-chose à faire. On restait toujours à la maison. Ça ne nous dérangeait pas car on était passionné par le foot. On en faisait dans le jardin et quand il ne faisait pas très beau, on y jouait dans le garage voire dans la maison lorsque nos parents n’étaient pas là bien sûr [Ndlr, rires].
Mes parents ont divorcé lorsque j’avais 17 ans. Je rentrais de La Gaillette un week-end. On était tous à table pour le repas et ils nous l’ont annoncé. Ils se sont séparés en bons termes ce qui a facilité les choses. Comme je n’étais pas à la maison la semaine, je n’ai pas vraiment vu la différence jusqu’à ce que je passe un week-end chez l’un, puis un week-end chez l’autre. Le coup de blues est arrivé après. Mais ça ne m’a pas chamboulé dans ma vie d’adolescent. Mes parents étaient toujours là pour nous. »
« J’ai débuté le foot à l’âge de 5 ans dans le club d’Izel-les-Hameaux devenu aujourd’hui l’AS Tincquizel. Mon voisin était le président du club. Il me voyait toujours jouer dans le jardin. Un après-midi, il est venu chez moi pour me demander si je voulais faire du foot en club. Mes parents ont accepté et depuis je n’ai jamais arrêté.
Quelques années plus tard, j’ai disputé un match amical à La Gaillette. J’avais inscrit 3 ou 4 buts. C’est là que Patrice Bergues m’a repéré. Il a demandé à deux personnes près de lui, en fait, mes parents, qui j’étais. L’année suivante, j’étais coaché par Jean-Marc Ghignet au RC Lens ! C’est à l’âge de 10 ans, quand je suis arrivé eu Racing que j’ai eu un déclic. C’est là que je me suis dit que je voulais faire de ma passion mon métier. Je n’ai jamais rien lâché durant toute ma carrière et j’ai toujours travaillé pour y arriver, même lorsque je suis passé par Arras, un club d’une plus petite envergure.
Je me souviens de mon tout premier match sous les couleurs lensoises. On avait perdu 13-0… ça ne s’oublie pas [Ndlr, rires]. Ma mère m’avait demandé si j’étais sûr de vouloir continuer. On avait ensuite enchaîné les victoires donc je ne voyais pas pourquoi j’aurais arrêté.
J’ai quitté le Racing à 17 ans. J’étais en U16 Challenge, tout se passait bien mais à partir d’octobre-novembre je ne participais plus qu’aux entraînements. Je n’ai pas compris pourquoi. Comme je n’avais pas de contrat aspirant, j’ai décidé de partir. Je pense qu’à l’époque je n’avais pas encore la maturité nécessaire pour évoluer dans une structure professionnelle. Je n’étais pas prêt à ce monde-là. Ça a d’ailleurs un peu freiné ma progression.
Dans la foulée j’ai intégré le Arras FA où j’ai repris goût au football. Quand on vient du RC Lens, les joueurs pensent que l’on est meilleur qu’eux. Ils ne veulent pas nous laisser notre chance. Je sentais une forte concurrence. A cet âge-là, on se méfie toujours. Mais quand les entraînements ont débuté, tout s’est bien passé.
Cinq ans plus tard, je suis allé au Paris SG. Un bon cran au-dessus ! Au début, c’était un peu compliqué. Niveau technique, j’étais largement en dessous. J’ai pris confiance à force de travail. J’ai ensuite intégré le groupe professionnel lors de ses séances d’entraînement. L’exigence était au top niveau ! On n’avait pas le droit à l’erreur. J’étais beaucoup plus concentré qu’avec l’équipe réserve. Mon premier entraînement avec les pros était impressionnant. J’avais un peu de pression d’être aux côtés de David Luiz, Hatem Ben Arfa, Marquinhos, Alphonse Aréola, Maxwell, Thiago Motta… mais le sentiment s’est vite dissipé.
En 2017, alors que j’avais prolongé mon contrat de trois ans, j’ai demandé à être prêté. Je savais très bien que je n’allais pas avoir de temps de jeu au PSG avec toutes les stars qu’il y avait dans l’équipe. Je suis donc allé au Cercle de Bruges mais je n’ai pas joué autant que je l’aurais souhaité : 1 match de coupe en 6 mois, parfois quelques minutes en fin de rencontres de championnat… Peut-être dû aux changements de coach. Je ne sais pas vraiment. J’ai ensuite été prêté le reste de la saison à Valenciennes et encore celle d’après. C’est là que j’ai pu rebondir. »
« Avec mon retour au RC Lens en juillet 2019, la boucle est bouclée comme on dit. Je ne fais pas de comparaison avec mon expérience ici, lorsque j’étais jeune. Aujourd’hui, je suis un professionnel qui doit relever un tout autre challenge. »
« Dès que j’ai signé ici, on m’a dit « Bon retour à la maison ». Les supporters lensois attendent beaucoup de moi. Je le vois à travers les nombreux messages que je reçois. J’ai un peu de pression mais elle est bonne car les supporters sont bienveillants et sont derrière nous pour nous pousser. »
« J’étais très timide quand j’étais enfant. Encore aujourd’hui mais je le suis moins. Je parlais très peu. En classe, je n’osais pas lever la main même si j’avais la bonne réponse. Je pense que j’avais peur de dire n’importe quoi. Sur le terrain, c’était différent. Je n’avais pas peur de mal faire, la confiance venait assez rapidement. Mais je ne suis pas un grand bavard pendant un match, pas comme certains cadres de l’équipe qui communiquent beaucoup. »
« Je ne me voyais pas être autre chose que footballeur professionnel. A l’école je travaillais juste ce qu’il fallait, pas plus, pas moins. A 18 ans, j’ai commencé à passer mes diplômes d’entraîneur mais j’ai arrêté lorsque j’ai signé au Paris SG. Je reprendrai peut-être en fin de carrière mais je n’ai que 25 ans, j’ai encore le temps de penser à ça. J’ai fait un BAC Pro compta. Je ne l’ai pas eu puisque j’ai arrêté avant la dernière année. Je voulais me consacrer au football. »
« Ça fait 4 ans que je suis avec Mathilde et on est pacsé depuis 1 an. On avait des amis en commun mais on a vraiment commencé à parler sur les réseaux sociaux grâce à une vidéo de mon chien qui répond quand on lui parle [Ndlr, rires].
Elle est RH dans une mairie. Elle ne voulait pas rester à la maison sans rien faire. Elle a besoin de bouger et de travailler.
Elle est obligée d’aimer le foot à cause de moi mais aussi de son père et son frère qui sont dans le football. Mais quand elle était petite, elle allait déjà au stade Bollaert-Delelis avec eux. »