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Publié le 23/12/2022 à 17h27

L'heure est à un premier bilan ! À l'issue de la première partie de saison du RC Lens Féminin, Sarah M'Barek profite de la trêve pour évoquer les résultats obtenus par les Sang et Or en D2F et la progression de ses joueuses, notamment des jeunes qui ont intégré l'effectif au cours des derniers mois. L'entraîneure artésienne aborde également la seconde partie de saison qui débutera par une rencontre de Coupe de France.

Le RC Lens Féminin est 3ème de D2F à la trêve. Quel bilan fais-tu de cette première partie de saison ?

Les résultats obtenus au cours des dix premières journées (6 victoires, 3 nuls, 1 seule défaite) sont plutôts positifs. Dans un premier temps, on s'était fixé l'objectif d'acquérir le maintien car six places sur douze sont synonymes de relégation cette saison. On est sur la bonne voie avec cette belle 3ème place à la trêve. Néanmoins, peu de points séparent les équipes du podium des autres formations. On reste donc vigilants car on peut basculer rapidement dans la deuxième partie de tableau. Malgré tout, cela ne nous empêche pas d'être ambitieux et d'avoir envie de terminer le plus haut possible.

Ce début d'exercice 2022-2023 a notamment été marqué par une série de huit rencontres sans défaite en championnat, soit la plus longue série d'invincibilité de l’histoire du RC Lens Féminin…

C’est une grande satisfaction ! Lors des premiers matchs, les joueuses ont réussi à combiner le fait de produire du jeu avec celui d'engranger des points. Après ce début de saison encourageant, l'équipe s'est un peu essouflée. Nos prestations étaient légèrement moins bonnes mais, dans cette période moins faste en termes de qualité de jeu, les joueuses sont tout de même parvenues à obtenir de bons résultats. La défaite au Mans (3-1) après 5 victoires et 3 nuls nous a montré que l’on ne devait pas se reposer sur nos acquis et qu’il fallait continuer à travailler dur pour conserver le même niveau de performance. Tout le monde s’est remis en question - staff et joueuses - pour rebondir dès le match suivant (ndlr : victoire 3-2 contre La Roche-sur-Yon). Cela témoigne d’un bel état d’esprit !

 

« j'ai été agréablement surprise de voir les recrues se fondre rapidement dans le collectif »

Le groupe a connu quelques mouvements l’été dernier mais les recrues se sont bien intégrées, à l’image de Chanel Tchaptchet qui est la meilleure buteuse lensoise. Comment l'expliques-tu ?

Ce bon début de parcours ne m'a pas étonnée car je connaissais la valeur du groupe. Malgré tout, je pensais que l'intégration des recrues prendrait un peu plus de temps et j'ai été agréablement surprise de voir les nouvelles arrivantes se fondre rapidement dans le collectif. Cela a été permis par la grande stabilité de l'effectif et la bonne ambiance qui règne au sein du groupe. La volonté du club était de conserver un maximum de joueuses cadres et d'intégrer des jeunes, ce qui a été plutôt bien réussi. Chanel Tchaptchet bonifie le onze par son profil d'attaquante complète et apporte beaucoup aux autres joueuses d'un point de vue humain, notamment en termes de maturité. Au milieu, Tess David, qui était blessée la saison dernière (ndlr : rupture des ligaments croisés), a fait son retour cette saison. Elle s'est ainsi presque présentée comme une recrue. Dans l'ensemble, on est donc restés dans la lignée de la saison 2021-2022.

Plusieurs jeunes joueuses sont régulièrement apparues dans le onze au cours de ce début de saison. Comment juges-tu leur progression ?

Avant de débuter la saison, je ne pensais pas leur donner autant de temps de jeu. Le gardienne Justine Rousseeu (19 ans) et la latérale gauche Adja Marega (21 ans) ont bénéficié de circonstances qui arrivent souvent dans le football, à savoir la blessure de Marion Mancion et la suspension d'Andréa Prette. Après avoir effectué une bonne préparation, elles ont répondu présentes dès les premières rencontres de championnat. On peut également citer Emma Meunier (18 ans) et Juliette Butor (18 ans) dont la progression et l'apprentissage se poursuivent. Elles ont prouvé toutes les quatre qu’elles pouvaient hausser leur niveau de jeu et se faire une place dans la rotation. De manière générale, nos jeunes joueuses sont très investies et affichent une bonne mentalité. C’est une génération talentueuse et ambitieuse que l’on doit parfois freiner car notre rôle de formateur est de veiller à ne pas griller les étapes. 

Sarah M'Barek : « revenir après la trêve avec la même envie de gagner »

 

Quelle est la place de ces jeunes joueuses au sein de l’équipe, à court et long termes ?

Lors de mon arrivée en 2020, l'objectif était de constituer d'ici 2025 une équipe première composée à 40% de joueuses formées au club. Structurer notre travail de formation prend du temps mais je pense que l'on pourra atteindre les 30% d'ici les trois prochaines années. Avec les dirigeants, notre volonté est de former des joueuses prêtes sur les plans sportif et humain, c'est-à-dire qu'elles aient envie de tout donner pour le Racing. De ce point de vue, on est totalement raccord avec la mentalité insufflée aux jeunes joueurs de La Gaillette depuis de nombreuses années. La formation est une tradition au RC Lens. Il faut que les filles qui arrivent en équipe première soient techniques, aguerries physiquement et intelligentes dans le jeu pour évoluer au plus haut niveau.

Plus globalement, sur quel aspect penses-tu que l'équipe a progressé cette saison ?

Dans son ensemble, le groupe a franchi un palier. L'équipe est plus mature à tous les niveaux et fait davantage preuve de régularité dans ses performances, comme l'a montré la série de huit matchs sans défaite réalisée en début de saison. Elle a également su relever la tête tout de suite après une contre-performance, ce qui témoigne de sa progression.

« prouver que l’on est capables de performer également en déplacement pour terminer sur le podium »

Le Racing s’est qualifié pour les 16es de finale de la Coupe de France en battant Valenciennes (0-3). L'ambition du groupe est-elle de faire mieux que la saison dernière ?

Exactement. Dès notre entrée en lice dans la compétition, nous souhaitions faire mieux (ndlr : le Racing avait été éliminé par le Stade de Reims), à savoir passer le cap des 16es de finale. Cette fois, nous affronterons un adversaire qui évolue au même niveau que nous puisque nous seront opposés à l’US Saint-Malo pour entamer l'année 2023. Ce sera un déplacement délicat face à un adversaire qui nous pose toujours des problèmes. Néanmoins, cela nous motive à nous dépasser pour atteindre les 8es de finale. C'est également une confrontation dont l'intensité devrait nous permettre de monter en puissance avant la reprise du championnat le 22 janvier. Il faudra que l’équipe aborde la rencontre avec sérieux, envie et sérénité pour se qualifier.

Comment abordes-tu la seconde partie de saison ?

J'aimerais que l'équipe maintienne son état d’esprit combatif et qu'elle poursuive sa bonne dynamique à domicile (ndlr : l’équipe est invaincue depuis 6 matchs au stade Degouve). L'objectif sera également de bien négocier nos futurs déplacements car, au cours de la première partie de saison, nos résultats ont été moins bons à l'extérieur. On devra prouver que l'on est capables de performer également en déplacement pour terminer le plus haut possible. Pour cela, il faudra revenir après la trêve avec la même envie de gagner et surtout la volonté de toujours chercher à l'emporter avec la manière. Notre statut a changé : on est davantage attendus en raison de notre classement actuel. Le but de la seconde partie de saison sera de répondre au défi d'assumer cette nouvelle étiquette.

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