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Publié le 05/03/2021 à 19h17

Privées de compétition officielle, les équipes de jeunes du Racing ont dû s’adapter à travers les entraînements et des matchs amicaux encadrés par un protocole Covid. Le directeur de la formation Eric Assadourian nous explique la gestion de ces derniers mois particuliers et les conséquences de la suspension des championnats…

entretien

Eric, où en êtes-vous au niveau de la formation ?

« Concernant le championnat de National 2, on est un peu dans l’expectative. La Fédération Française de Football avait prévu un process de championnat qui permettait de le finaliser par d’éventuelles montées et descentes, mais qui n’auraient été validées que si la Nationale 3 avait pu reprendre, sans parler de la R1. Dans notre situation, avec le confinement imposé le week-end, on ne sait pas trop sur quel pied danser. L’équipe de Yohan Démont devait reprendre la compétition demain mais le match à Saint-Maur a finalement été annulé.

On en saura plus la semaine prochaine avec une vidéoconférence prévue avec la FFF et tous les clubs concernés. Peut-être va-t-elle programmer tous les matchs aller non joués puis figer le classement, ou alors déclarera-t-elle une saison blanche…

Quant aux U16, U17 et U19, c’est autre chose. Les matchs permettent « juste » d’étalonner et de voir où en sont les acquis. Au quotidien, on peut voir la progression des garçons. Il y en a qui ont bien compris la situation et qui ont une force mentale au-dessus de la moyenne leur permettant d’être investis et exigeants. Et, ceux-là ont atteint un niveau suffisamment nécessaire pour franchir les étapes et passer de catégorie. Ils sont matures, intelligents, compétiteurs dans l’esprit, et parviennent à occulter le fait qu’il n’y a pas de compétition, même si cela reste chagrinant pour eux. Ils ont su garder leur motivation pour aller chercher les choses au-dessus. 

Quand un garçon est capable d’agir de cette façon, avec une contrainte d’absence de compétition, on se dit que le jour où le championnat reprendra, ce sera décuplé. C’est tant mieux et ça ne fait que confirmer ce que l’on pense d’eux. On avait un œil averti sur leur maturité et leur enthousiasme. On les félicite quotidiennement pour leur comportement. Aujourd’hui, la plupart est récompensée de cela. »

 

Que pensent les joueurs de cette situation ?

« Ils la comprennent. Ils ont un regard serein et mature. Ils ont conscience qu’ils ont la chance de pouvoir continuer à s’entraîner. C’est quelque chose de positif. Les joueurs préféreraient bien évidemment voir l’aboutissement de leur travail lors des matchs officiels, mais le fait d’avoir pu mettre en place des rencontres amicales, c’est positif. On aimerait pouvoir continuer à le faire car c’est une donnée essentielle. »

Est-ce déstabilisant pour les éducateurs ?

« L’objectif du projet de développement des joueurs passe par les entraînements. Donc notre investissement, en tant qu’éducateur, ne change pas. On aime tous voir nos garçons en situation de compétition et en opposition, car cela donne des informations complémentaires par rapport aux acquis mais, si ce n’est pas le cas, on doit être capable de le faire à travers les entraînements. »

 

La suspension des championnats aura-t-elle des répercussions, en termes de recrutement, quasi immédiates mais aussi à plus long terme ?

« Bien sûr. Quand on veut préparer les générations futures, on privilégie l’entrée au RC Lens à l’âge de 16 ans, pour pouvoir faire des cycles de 3-4 ans de formation. Quand il est difficile de recruter à cet âge-là, comme c’est le cas en ce moment avec l’absence de compétition, on se dit que l’on reportera d’un an la venue du joueur. Mais, un an de formation en moins, en termes de travail, c’est énorme ! Et le retard est souvent très difficile à rattraper, voire quasi impossible.

Notre philosophie au Racing Club de Lens est la suivante. Dans un premier temps, on privilégie les garçons en interne qui ont une marge de progression, ou qui ont eu un bon comportement. Ensuite, on se garde la possibilité de recruter des gamins de notre région, même si cela ne se fera peut-être qu’en juillet-août cette saison. Ensuite, si on repère 1 ou 2 joueurs « externe » qui peuvent amener un plus ou dont le profil n’a pas été trouvé dans notre région. »

rclens.fr