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Publié le 02/04/2020 à 20h19

Gervais Martel, Arnaud Pouille, Didier Sénac et Romain Arghirudis prennent la parole suite au décès d'Arnold Sowinski...

gervais martel

« Arnold était pour moi l’un des piliers du RC Lens. Il a été joueur sous les couleurs lensoises et a dû stopper sa carrière de gardien suite à une grave blessure. C’est tout naturellement qu’il est devenu entraîneur du RC Lens.

Il a fait des choses extraordinaires à Lens. Il emmené le RC Lens en finale de Coupe de France contre Saint-Etienne en 1975 et à la deuxième place du championnat dernière Nantes. Il a aussi dirigé ce match extraordinaire contre la Lazio en Coupe d’Europe en 1977.

Arnold est éternel. Il a traversé toutes les générations. Faute de moyen, il a fait jouer Daniel Leclercq arrière central alors qu’il était milieu de terrain. Daniel a ainsi vécu une « seconde carrière » extraordinaire. Arnold sentait le football à 100 kilomètres !

Il a été mon premier entraîneur. Je m’en suis séparé alors que l’on ne gagnait pas un match. Quand il est arrivé dans mon bureau avec son costume et sa cravate, il m’a dit « Tio je sais ce que tu vas me dire mais au moins tu me le diras en face, pas comme d’autres qui le font par téléphone. » Je l’ai fait revenir quelques temps plus tard comme prête nom de Marcel Husson. Au début, il ne comprenait pas son rôle parce qu’il venait à l’entraînement en tenue [Ndlr, rires].

On a eu beaucoup de parties de rigolade, je garde des souvenirs incroyables avec Arnold. Il avait beaucoup d’humour et avait toujours le sourire.
Il me disait toujours : « Gervais, ce n’est pas difficile le football. Tu donnes ton ballon et tu te démarques. Comme ça, celui qui a le ballon sait à qui le donner. »

C’est lui qui, avec Henri Trannin, avait ramené la génération polonaise : Faber, Gregorczyk, Marx… Ils représentaient bien notre région du bassin minier. Il a ensuite connu toute la génération Sikora, Wallemme… Il était comme un père pour eux.

Arnold était attaché d’une manière invraisemblable au RC Lens. Il n’a connu que cela dans la vie, les Houillères, le Racing Club de Lens. 

Toute la famille lensoise est touchée. Je suis très triste. Surtout dans ces conditions. J’ai une grande pensée pour sa femme Jeannine et ses potes André Lannoy, Joachim Marx… Après Daniel Leclercq, c’est une autre partie du club qui se barre ! »

arnaud pouille

« C’est une grande figure du club qui s’en est allée. Tout d’abord, j’aimerais avoir une pensée émue pour sa famille et ses proches. Arnold était quelqu’un d’attachant, toujours le sourire aux lèvres et qui avait un mot gentil pour chaque personne qu’il croisait, un vrai gentil. Il va laisser un vide sans aucun doute mais il va plus certainement, laisser le souvenir d’un homme bon, un homme qui incarnait l’esprit du Racing . Ses différents parcours en tant que jeune mineur, que joueur, qu’entraîneur, que supporter ne peuvent que forcer notre admiration. »

didier sénac

« Arnold m’a fait débuter en 1978-79. J’avais 18 ans et je jouais dans la troisième équipe lensoise qui évoluait en Division d’Honneur. Il est venu me chercher un matin pour que je m’entraîne avec les pros. Je me disais « Qu’est-ce que je viens foutre là ?! » Il a été courageux et a eu du culot à cette époque de me lancer. Il a réussi à me donner de la confiance ! Et c’est ça qui m’a aidé à faire ma place dans cette équipe.

Arnold était très paternaliste et était proche des jeunes. Après les entraînements, il m’accueillait dans son bureau et me parlait : « Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer. J’ai confiance en toi. »
Il savait manier le bâton et la carotte. C’était un très très bon entraîneur. C’est une grande figure du club qui s’en est allée.

J’ai une pensée pour sa famille, ses proches. Je leur présente mes condoléances et je suis de tout cœur avec eux. »

Romain Arghirudis

« Je suis effondré. J’étais très proche d’Arnold. On partait souvent à la pêche ensemble. C’était très sympathique et convivial entre nous. Il a beaucoup compté pour moi

C’était d’abord mon entraîneur. Puis lorsque je suis devenu le Directeur Sportif du Racing, il était encore entraîneur. André Delelis et Arnold ont fait beaucoup de choses pour que le club survive lorsque les mines ont cessé de soutenir le club comme par exemple distribuer le journal Sang et Or pour attirer des sponsors. Et ça peu de gens le savent.

Le RC Lens, sa région, ce n’était pas sa vie, c’était son âme ! Il a vécu pour sa femme, sa fille et le Racing !

Arnold était quelqu’un qui parlait peu mais il trouvait toujours les mots justes. Parfois, quand je ne marquais pas, il savait quoi me dire. Il avait toujours le sourire, il était convivial. A l’image des gens d’ici. C’est un grand pilier du Racing qui est parti. Il va laisser un grand vide dans l’histoire du club mais aussi dans ma vie. »

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