« À la base, je suis un pur Nantais ». En dépit de l’appartenance géographique, Stéphane Ziani n’a pas hésité une seconde avant de s’engager pour le Racing. « C’est Jean-Luc Lamarche, directeur sportif à l’époque, qui vient vers moi quand je joue à Bastia (1994-1995). J’ai très vite signé un pré-contrat. » Quelques années plus tard, alors que la place se libère à son poste, le président Gervais Martel et l’entraîneur Daniel Leclercq le sollicitent et veulent l’associer à son ami et ancien coéquipier en Corse, Anto Drobnjak. « Gervais (Martel) savait que j’avais une belle complicité avec Anto (Drobnjak) et quand tu parles avec lui tu n’es jamais insensible à ce qu’il te dit. Je savais aussi que Daniel Leclercq avait des vues sur moi depuis pas mal de temps et que je pouvais tomber dans un groupe de qualité et revanchard (13e la saison précédente). » Également séduit par la possibilité d’évoluer dans la ferveur de Bollaert, le Nantais, alors âgé de 26 ans, embarque dans l’aventure sang et or à l’été 1997.
Publié le 09/12/2021 à 08h17
Un passage éclair mais quel passage ! En 1997-1998, Stéphane Ziani remportait le premier titre de sa carrière tout en réalisant une de ses campagnes les plus abouties avec 11 buts et 7 passes décisives pour le Racing. À l’occasion de son 50e anniversaire, retour avec lui sur une année inoubliable dans l’entrejeu artésien.

Les premiers pas sous la houlette du Druide sont « un peu électriques ». « Au début, c’était tendu car il était très exigeant et j’avais un peu tendance à répondre frontalement. Après, quand j’ai compris sa façon de faire, j’avais juste envie de tout donner pour l’équipe. Et puis c’est une figure Daniel, tu n’as pas envie de le décevoir ». Au fur et à mesure, Stéphane Ziani construit une relation de confiance avec son coach et s’intègre pleinement dans le collectif artésien notamment grâce aux joueurs formés au club. « Eric (Sikora), Jean-Guy (Wallemme)… ils nous ont superbement accueillis. Ils étaient bons-vivants, authentiques avec des valeurs fortes propres à ce club qu’ils ont gardées. Cette mentalité a permis de souder tout le monde. Une âme se dégageait de ce groupe ». Une cohésion d’équipe qui se ressent également sur le terrain.
Sur la pelouse, le numéro 10 a la chance d’évoluer avec des profils très complémentaires au sien. « Devant, ça courait vite et derrière c’était très costaud. Moi, avec mon petit gabarit, j’étais plus remuant et dans l’évitement, toujours à me faufiler dans les espaces. » Dans l’entrejeu, Daniel Leclercq lui donne les clés de l’animation offensive lensoise. « Il me laissait énormément de liberté et ne m’enfermait pas dans un rôle. Au cœur du jeu, je faisais le lien avec tout le monde. J’avais beaucoup le ballon et ça me permettait de me projeter vite vers l’avant pour servir Tony (Vairelles), Vladimir (Smicer), … »

L’acclimatation de Stéphane Ziani se passe donc à merveille et il fait parler ses qualités dès le premier match de la saison face à Auxerre en inscrivant le premier de ses 11 buts. « Ça lance ma saison ! ». En confiance, il est titulaire lors des 32 rencontres auxquelles il participe. Et forcément, il garde beaucoup de choses en tête. « Je me souviens entre autres du match dingue contre Cannes où je marque le penalty victorieux. Mais pense que le plus marquant reste le retour contre Metz lors de la 30e journée (0-2). On est au coude à coude avec eux toute la fin de saison pour la première place et venir gagner là-bas, c’était une sacrée performance. Ça a été le déclic. » Le déclic pour aller chercher ce titre que le Racing méritait tant.
« Avant le dernier match contre Auxerre, c’était un peu tendu dans le groupe ». Ce 9 mai 1998, les Sang et Or jouent leur saison. « On était très concentrés mais on avait la pression. Tous ces efforts pour en arriver là… On ne voulait pas échouer. Surtout qu’il ne restait plus que le championnat après notre défaite en finale de la Coupe de France une semaine auparavant ».
« On ne fait pas un super match parce qu’on voulait assurer ». Mais le résultat final est bien là. Les Lensois arracheront le nul grâce à un but de Yoann Lachor et remporteront le premier titre de champion de France de leur histoire grâce à une différence de buts plus élevée (+25) que les Messins (+20). C’est le premier trophée de Stéphane Ziani. « Malgré la fatigue accumulée, on a joué comme des guerriers, on a gardé nos valeurs et ça a payé. Nos fondations reposaient sur cet état d’esprit ». Un souvenir mémorable, à jamais gravé dans son esprit.

Après cette saison pleine, les portes de l’étranger s’ouvrent pour le Nantais, notamment celles de l’Espagne. Ainsi, il s’engage avec le Deportivo La Corogne dès l’été 1998. Un choix douloureux de son propre aveu. « C’était un crève-cœur parce que je quittais un club exceptionnel dans lequel je me sentais bien, avec des valeurs qui me correspondaient… mais certaines opportunités ne se présentent qu’une fois ». Il s’envole alors vers un nouveau défi, l’esprit rempli de bons souvenirs.