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Publié le 21/11/2025 à 11h00

Dans le cadre de ses 120 ans, le Racing instaure le « Match de la mémoire », nouveau rendez-vous annuel qui vise à honorer la mémoire de l’ensemble des supporters, anciens joueurs et sympathisants du club. Ce samedi, face au RC Strasbourg Alsace, les Sang et Or fouleront la pelouse du Bollaert-Delelis avec badge spécial et des flocages uniques, rendant hommage à d’anciens joueurs disparus.

en la mémoire de…

Arnold Sowinski

Il est l’une des plus grandes figures sang et or. Né à Liévin – commune limitrophe de Lens -, ce salarié des Mines rejoint le Racing à l’initiative de Ladislas Smid, ancien joueur et recruteur lensois. Dès lors, Arnold Sowinski sera l’homme d’un seul club. Dernier rempart spectaculaire, l’homme à la casquette guide notamment les Artésiens vers la victoire en Coupe Charles Drago en 1959. Joueur lensois pendant 14 ans (1952-1966), il intègre l’encadrement du RCL dès 1961 et joue un rôle majeur dans la formation de jeunes joueurs. Après le désengagement de la Compagnie des Mines et la perte du statut professionnel en 1969, il impulse, avec Henri Trannin (Directeur sportif) et André Delelis (Maire de Lens), le renouveau du club. Entraîneur à succès, il fait remonter les Sang et Or de CFA à la D1 et les mène également en finale de la Coupe de France - perdue face à la grande équipe de l’AS Saint-Étienne (2-0) en 1975 – qui qualifie pour la première fois le RCL pour une coupe d’Europe. Seul coach à effectuer trois passages sur le banc artésien (1969-1978, 1979-1981 et 1988) pour un total de 476 rencontres (record du club), il dirige notamment la légendaire victoire face à la Lazio Rome (6-0) en 1977. Courtisé dans l’Hexagone, il déclare : « Je voue un attachement indéfectible au RC Lens. »

Signe de la trace laissée par le Liévinois, un terrain est notamment renommé en son nom à La Gaillette en 2021.

Match de la mémoire RC Lens : Arnold Sowinski

 

Georges Duffuler

Lens le recrute à Rosendael en 1947/48, commune du littoral nordiste, après qu’il a écœuré les attaquants sang et or lors d’une rencontre amicale. Le RCL stagne alors en Division 2 et le natif de Dunkerque est l’un des fers de lance du renouveau. Sous sa protection, les Artésiens retrouvent l’élite et ne la quittent plus, terminant même deux fois vice-champions de France. Au cours de son parcours, il dispute notamment une finale de Coupe de France en 1948 et s’affirme – malgré son petit gabarit (1m68) - comme l’un des meilleurs gardiens français, honorant ainsi plusieurs sélections avec l’Équipe de France B. Il devra refuser l’appel de l’équipe A en raison d’une peur de l’avion. Passé tout près d’une carrière internationale, il gravera néanmoins son nom dans la grande histoire sang et or en devenant le deuxième gardien le plus capé (282 - derrière l’icône Guillaume Warmuz) et le cinquième gardien avec le plus de clean sheets (66 – à une époque où les scénarios prolifiques étaient répandus).

Match de la mémoire RC Lens : Georges Duffuler

 

Henri Trannin

Son nom est évidemment connu de tous les connaisseurs de Bollaert-Delelis. Arrivé au RCL en 1937 pour évoluer au poste de gardien de but, il doit rapidement mettre un terme à sa carrière, mais se reconvertit dans l’encadrement. Entré au conseil d’administration en 1948, il devient directeur sportif. Dénicheur de talents, il est à l’origine du recrutement de plusieurs joueurs qui marqueront le club de leur empreinte : Eugeniusz Faber, Ryszard Grzegorczyk, Georges et Bernard Lech, Ahmed Oudjani, Bernard Placzek ou encore Maryan Wisniewski. Sa vision est profondément ancrée dans le quotidien du bassin minier. Ainsi, s’il fait sortir du fond les pères de plusieurs joueurs afin de les convaincre de signer au Racing, il fait aussi régulièrement descendre les Sang et Or pour qu’ils aient conscience de ce que représente le club pour le territoire. Après le désengagement des Houillères en 1969, il est, avec Arnold Sowinski et André Delelis, l’un des piliers de la reconstruction.

Disparu en 1974, son nom reste gravé à Bollaert-Delelis : le 4 décembre 1976, jour de Sainte-Barbe, le maire de Lens André Delelis décide de donner son nom à la nouvelle tribune récemment érigée.

Match de la mémoire RC Lens : Henri Trannin

 

Anton Marek

Aujourd’hui donné au poumon de Bollaert-Delelis, le nom Anton Marek dit « Tony Marek » a été au cœur des années 40 et 50 dans l’Artois. Défenseur de devoir aux 175 apparitions sous la tunique sang et or, l’Autrichien connaît deux passages au club en tant que joueur (1934-1940 puis 1945-1947). Lors de ce second passage, « l’homme au bandeau » - en référence au bandeau blanc qu’il portait sur le terrain - endosse la double casquette d’entraîneur-joueur, dirigeant ses premiers matchs dans l’élite. Après plusieurs expériences dans le Sud de la France, il fait son retour sur le banc lensois en 1956. Sous sa houlette (198 matchs), le RCL est notamment vice-champion de France en 1956. En hommage à cet endurant joueur de couloir, la tribune abritant le kop lensois – dont les chants incessants rappellent ses efforts sur le côté droit – porte son nom depuis 1997. Clin d’œil de l’histoire, les Sang et Or seront sacrés Champions de France 98 quelques mois plus tard.

Match de la mémoire RC Lens : Tony Marek

 

Ryszard Grzegorczyk

En 1971, c’est déjà avec le statut d’international polonais qu’il rejoint l’Artois en provenance du Polonia Bytom. Repéré par Henri Trannin, celui qui officie au poste de milieu ou de latéral gauche contribue à la remontée du club en Division 1 à l’issue de la saison 1972/73. À une époque où les joueurs étrangers étaient souvent contraints de vivre sans leur épouse, il partage le même appartement que son compatriote et ami Eugeniusz Faber, au sein de la résidence Buridant à Lens, pendant quatre ans. Son aventure au RCL se conclut sur la finale de Coupe de France 1975, perdue contre la grande équipe de l’AS Saint-Étienne (2-0). Il disparaît le 5 novembre 2021 à l’âge de 82 ans.

Match de la mémoire RC Lens : Ryszard Grzegorczyk

 

Maryan Marresch

Né un 25 décembre à Waziers dans le Nord, Maryan Jędrzejczak dit « Marresch » fait toute sa carrière dans la région. Passé par le SC Douai dans la première moitié des années 40, il rejoint le RC Lens après la Seconde Guerre mondiale. Acteur du parcours du Racing jusqu’en finale de Coupe de France en 1948, il devient capitaine de l’équipe dans les années 50. Après plus de 300 matchs officiels disputés en Sang et Or, le défenseur raccroche les crampons en 1956. Il meurt à Dainville (Pas-de-Calais) à l’âge de 81 ans en 2005.

Match de la mémoire RC Lens : Maryan Jędrzejczak dit Marresch

 

Elias Melul

Elias Melul grandit au Maroc et fait ses débuts avec le club de Tanger-Fès. Ailier de formation, il débarque au RCL en 1937 pour renforcer une équipe sang et or fraîchement promue en Division 1 pour la première fois de son histoire. Sous la houlette du Britannique John Galbraith, le Marocain contribue au maintien, puis à la belle 7e place du club. En 1939, la Seconde Guerre mondiale débute et le joueur, juif marocain, doit quitter l’Hexagone pour se mettre en sécurité. Président du club, Louis Brossard lui promet alors de le rappeler une fois le conflit terminé. Il pose ses valises au SD Ceuta, club de l’enclave espagnole située sur le continent africain, où il devient un joueur plus défensif. Après quatre ans au sein du championnat espagnol (Ceuta, Grenade), il est rappelé par Louis Brossard à la Libération. En plus de l’activité de footballeur, le dirigeant artésien lui propose de travailler pour la Compagnie des Mines en tant que mécanographe, ce qui permet à sa famille de s’installer durablement à Lens. S’il ne peut empêcher la descente en D2 en 1946/47, le Marocain participe à la remontée de l’équipe en 1948/49 et marque les esprits pour sa puissance de frappe. Le 4 janvier 1947, le journal France-Soir le présente d’ailleurs comme « le premier coup de pied de France ». Il est aussi l’un des piliers de l’épopée du Racing – qu’il quittera en 1951 - jusqu’en finale de Coupe de France en 1948. Naturalisé français, il restera une figure du football local en étant par la suite joueur-entraîneur de l’USA Liévin, puis coach d’Avion, Hénin, Auchel, Barlin ou encore les jeunes du RCL.

Match de la mémoire RC Lens : Elias Melul

 

Guy Sénac

C’est auréolé du statut d’international tricolore que Guy Sénac arrive au RC Lens en 1963. Passé par le RC Paris pendant onze ans (1952-1963), le défenseur originaire de la Seine-Saint-Denis avait connu deux sélections en Bleu face à la Bulgarie et la Belgique avant d’arborer la tunique sang et or. Joueur d’expérience, il s’impose comme l’un des piliers du Racing des années 60 en disputant plus de 130 rencontres, toutes en Division 1 ou en Coupe de France. Attaché aux Sang et Or, il demeure un habitant du bassin minier après sa carrière de joueur. Son fils, Didier, sera formé au club et évoluera au Racing pendant dix saisons (1977-1987).

Match de la mémoire RC Lens : Guy Sénac

 

Marcel Ourdouillier

Talent local (né à Isbergue dans le Pas-de-Calais), Marcel Ourdouillier consacre la majeure partie de son parcours professionnel au RC Lens. Lensois dès 1938 après une première expérience à Dunkerque, il fait partie des premiers joueurs à porter la tunique sang et or dans l’élite du football français. Il contribue également à la remontée du club à l’issue de la campagne 1948/49. Rompu aux joutes du plus haut niveau (plus de 230 matchs rien qu’avec le RCL), le milieu d’1m70 honore sa première et seule sélection en Équipe de France lorsqu’il évolue au Racing, le 15 décembre 1945 face à la Belgique. Champion de France fédéral en 1944, il prend également part à la finale de la Coupe de France en 1948.

Match de la mémoire RC Lens : Marcel Ourdouiller

 

Jacques Marie

Milieu formé au SM Caen, Jacques Marie fait partie des meilleurs joueurs de sa génération. En 1964, il rejoint le CS Sedan, club installé en Division 1 et vainqueur de la Coupe de France trois ans plus tôt. Là-bas, ses performances remarquées lui permettent d’être sélectionné en Équipe de France Espoirs. Après un bref passage à l’AS Nancy-Lorraine, c’est au RC Lens que le milieu défensif exprime l’étendue de son talent. Pendant huit saisons (217 apparitions), ce leader de vestiaire porte notamment le brassard de capitaine face aux Verts en finale de Coupe de France 1975, et dispute deux rencontres de Coupe des Coupes au poste de libéro. Son aventure dans l’Artois se conclut sur une place de vice-champion de France de D1, en 1977. Reconverti professeur d’éducation physique et sportive dans un lycée lensois, Jacques Marie décède en 1999. 

Match de la mémoire RC Lens : Jacques Marie

 

Marc-Vivien Foé

Natif de Yaoundé, ce talentueux milieu défensif entre en Europe par la porte artésienne en 1994, convaincu par Gervais Martel. Sous les couleurs sang et or, celui qui devient rapidement l’un des chouchous de Bollaert pour ses performances sur le terrain et sa simplicité en dehors découvre la Coupe de l’UEFA et contribue à l’épopée de 1997-98. Cette saison-là, le numéro 17 dispute 18 rencontres de D1 dont la dernière, sur la pelouse d’Auxerre (1-1), qui voit les hommes de Daniel Leclercq décrocher le titre de champion de France. Un titre (presque) en guise d’au revoir pour celui que s’envolera pour l’Angleterre quelques mois plus tard. Depuis sa disparition, le Racing lui rend un hommage perpétuel en n’attribuant plus, signe de la trace laissée dans l’Artois, le numéro 17 – seul numéro retiré au club avec le 12, représentant la ferveur du public lensois. Ce samedi, un maillot floqué « Foé 17 » accompagnera la préparation des hommes de Pierre Sage dans le vestiaire artésien.

Match de la mémoire RC Lens - Marc Vivien Foé

 

Papa Bouba Diop

« Un lion ne meurt jamais, il dort. » Trois saisons auront suffi à Papa Bouba Diop pour marquer les cœurs et les esprits artésiens. Milieu puissant, le Sénégalais se fait progressivement une place de choix dans le onze lensois. Acteur de l’exercice 2001/02 qui voit le Racing terminer vice-champion de France, il participe aux succès marquants face à La Corogne (3-1) et l’AC Milan (2-1) en Ligue des Champions la saison suivante. Étincelant dans l’Artois, Papa Bouba Diop devient une icône au Sénégal en inscrivant le premier but de l’histoire des Lions de la Teranga dans une Coupe du Monde, en 2002 face à la France. Après 59 apparitions en Sang et Or, il poursuivra sa carrière en Premier League sous les couleurs, entre autres, de Fulham et Portsmouth. Il disparaît prématurément à l’âge de 42 ans le 29 novembre 2020.

Match de la mémoire RC Lens - Papa Bouba Diop

 

Xercès Louis

Milieu athlétique – ancien champion militaire du 100 mètres notamment – et élégant, Xercès Louis pose ses valises dans l’Artois en 1949. Dès lors, le Martiniquais va s’affirmer comme un joueur important, disputant près de 300 rencontres et arborant le brassard de capitaine du Racing. Poumon de l’entrejeu, ce joueur aussi à l’aise défensivement qu’offensivement contribue à la progression du club dans les années 50 (vice-champion de France en 1956 et 1957). Entré dans l’histoire du RCL pour sa longévité, Xercès Louis inscrit aussi son nom dans celle des Bleus en devenant, le 16 octobre 1954, le premier Antillais à défendre le maillot tricolore. En 12 sélections, il contribuera également à la qualification de l’Équipe de France pour le mondial 1958. À sa disparition en 1978, son nom est donné à la partie supérieure d’une des tribunes de Bollaert-Delelis.

Match de la mémoire RC Lens : Xercès Louis

 

Kalman Gerencseri

Le 21 août 1960, Lens reçoit Monaco au stade Bollaert. Talent local et pur produit de la formation artésienne, Kalman Gerencseri entre en jeu… et dans l’histoire. Il n’est alors âgé que de 15 ans, 7 mois et 12 jours, soit le record de précocité pour un joueur de Division 1. En 152 rencontres officielles sous le maillot du Racing, le milieu remportera notamment la Coupe Drago en 1965 et contribuera au très bon parcours des Lensois en 1963/64 (3es de D1). Sang et Or jusqu’en 1969 – date du désengagement de la Compagnie des Mines et de la perte du statut professionnel du club – et disparu en 2023, le Winglois de naissance demeure le plus jeune Lensois à avoir évolué dans l’élite.

Match de la mémoire RC Lens - Kalman Gerencseri

 

Daniel Leclercq

De joueur de classe à entraîneur de légende. Comme un symbole, c’est un 22 novembre – date de ce premier Match de la Mémoire – que le Druide s’en est allé, en 2020. Natif du Nord, il honore d’abord les couleurs sang et or en tant que joueur. Milieu élégant, capable d’évoluer également en défense centrale, Daniel Leclercq est finaliste de la Coupe de France 1975, membre de la première équipe lensoise à participer à une compétition UEFA en 1975/76, pilier de celle qui renverse la Lazio (6-0) deux ans plus tard ou encore vice-champion de France 1977. Après plus de 330 apparitions au Racing, le « grand blond » tronque les crampons pour la casquette d’entraîneur. Le succès le suit également dans ce nouveau rôle. Novice en tant que coach principal en D1, le Druide et son Racing reste invaincus lors des dix premières réceptions à Bollaert. Les Sang et Or réalisent un parcours exceptionnel avec 13 victoires sur la phase retour du championnat. Fin tacticien et meneur d’hommes exigeant, il guide Lens vers son premier titre de Champion de France à Auxerre, le 9 mai 1998. À Bollaert, la nuit sera longue. 30 000 supporters se massent dans les travées du stade pour accueillir leurs héros, Daniel Leclercq en chef de file, à 3h du matin.

Premier entraîneur à diriger le Racing en Ligue des Champions, le Druide continue de marquer l’histoire. En novembre 98, le RCL devient la première équipe française à s’imposer à Wembley, contre Arsenal (0-1). Deuxièmes de leur poule, les Lensois n’accèdent pas à la phase finale, cette place n’étant pas encore qualificative à l’époque. Dans la continuité de ces performances, il remporte la Coupe de la Ligue 1999 et quitte l’Artois avec le meilleur pourcentage de victoires pour un coach du club dans l’élite (46%).

Match de la mémoire RC Lens : Daniel Leclercq

 

Icône du football lensois et associé à plusieurs des plus belles soirées de l’histoire du club, le Druide s’éteint le 22 novembre 2019 à l’âge de 70 ans. Son nom, donné à un terrain de La Gaillette Gervais Martel, continue de résonner dans les mémoires artésiennes.

Stefan Dembicki

Fine gâchette restée fidèle au Racing pendant 13 ans, Stefan Dembicki dit « Stanis » est l’un des plus grands attaquants passés par l’Artois. Au-delà de ses performances aujourd’hui inscrites dans les livres d’histoire, il est l’incarnation-même d’un modèle qui a vu de nombreux joueurs du Racing cumuler les activités de footballeur et de mineur. Né en Allemagne d’un père polonais qui rejoint la France pour travailler dans les mines du Pas-de-Calais, Stanis commence le football à Sallaumines, puis évolue au club de Harnes, dont le siège social est le café familial.

Freiné par une erreur administrative concernant sa licence, ce redoutable finisseur est suspendu et évolue d’abord avec la réserve lensoise. Il intègre finalement l’équipe fanion pour l’exercice 1936/37. Auteur de 22 buts, il est l’un des fers de lance du RCL qui remporte la D2 et découvre l’élite pour la première fois de son histoire. En 1940, il est appelé à combattre au front pendant la Seconde Guerre mondiale. Porté pour mort, il est en réalité prisonnier avant d’être libéré avec l’intervention de la Compagnie des Mines. Joueur puissant et véloce, il retrouve les terrains artésiens en 1941 avec l’équipe Lens-Artois et enchaîne les buts (103 au total en championnat, soit le record du club, et plus de 220 au total).

Quatrième meilleur artificier sang et or en première division, il entre également dans la légende du football français en devenant le premier (et toujours le seul) joueur à inscrire 16 réalisations dans la même rencontre lors d’un 16e de finale de Coupe de France face à Auby, le 11 décembre 1942. Il inscrit également un doublé en finale de Coupe de France 1948. Si le RCL fait l’ascenseur entre la D1 et la D2 à la fin des années 40, cette machine à marquer – qui travaille toujours parallèlement à la mine – impressionne par sa régularité et permet à l’équipe de remonter à la surface en 1949.

Match de la mémoire RC Lens : Stefan Dembicki

 

Ahmed Oudjani

Lors de cette première édition du Match de la Mémoire, Bollaert-Delelis saluera la mémoire de celui qui a le plus fait trembler ses filets. Avec 62 buts – comme un symbole -, Ahmed Oudjani est le meilleur buteur sang et or dans l’antre lensois. Attaquant d’exception repéré par Henri Trannin, l’Algérien rejoint le Racing en 1958. Il ne tarde pas à montrer l’étendue de son talent. Machine à marquer lors de ses deux premiers exercices, Ahmed Oudjani remporte la Coupe Charles Drago en 1959 face à Valenciennes (3-2) et récidive l’année suivante en étant le héros de la finale. Déjà auteur d’un doublé, l’attaquant se blesse au genou au cours de la rencontre. Force de la nature, il refuse de sortir du terrain et offre la victoire aux siens en inscrivant le troisième but face à Toulon (3-2).

Dans les années 60, « Médo » entre dans l’histoire en réussissant un sextuplé contre le Racing Club de France, le 8 décembre 1963, contribuant à signer le plus large succès du Racing à domicile en D1 (10-2). Il entre également dans la légende du club en inscrivant 30 buts en une saison de première division en 1963/64, un record maison toujours d’actualité. Après des expériences courtes au RC Paris, CS Sedan, SM Caen, JSM Tébessa et JSM Béjaïa, Ahmed Oudjani fait son retour à Lens en 1970. En 207 apparitions, il totalise 122 buts toutes compétitions confondues et 94 en Ligue 1, soit deux records qui tiennent toujours au Racing.

Ahmed Oudjani disparaît en janvier 1998. Le 9 mai, à Auxerre, Daniel Leclercq dédiera le titre à « Médo », son « complice ». Preuve que l’héritage Oudjani perdure, son fils, Chérif, portera le maillot lensois à plus de 100 reprises dans les années 80 (41 buts) et son petit-fils, Ahmed, apparaîtra dans le groupe lensois en Ligue 1 deux fois en 2020/21.

Match de la mémoire RC Lens : Ahmed Oudjani

 

Eugeniusz Faber

Recruté par Henri Trannin quelques années plus tôt lors d’une rencontre amicale entre le Racing et le Ruch Chorzów, Eugeniusz Faber s’engage avec les Sang et Or en 1971. Artisan majeur de la promotion en D1 à l’issue de l’exercice 1973/74 (21 buts), il s’inscrit dans la tradition polonaise du RCL aux côtés de son coéquipier Ryszard Grzegorczyk, avec qui il partage un appartement à la résidence Buridant de Lens pendant quatre ans. Son parcours à Lens est marqué notamment par l’épopée en Coupe de France en 1975. Double buteur face au Paris SG en demi-finale, celui qui est surnommé « Géniek » en référence aux gestes techniques dont il a le secret est titulaire en finale face aux Verts de Jean-Michel Larqué (2-0). Installé à Liévin – commune limitrophe de Lens – après sa carrière de footballeur, Eugeniusz Faber dirigera l’école de football de l’USA Liévin, où un terrain porte son nom depuis sa disparition en septembre 2021.

Match de la mémoire RC Lens : Eugeniusz Faber

 

Maryan Wisniewski

Dans la plus pure tradition polonaise, Maryan Wisniewski fait ses premières classes de footballeur au sein de l‘US Auchel. Repéré sur le tard par plusieurs clubs, le jeune homme, dont le cœur ne bat que pour le Racing, choisit la voie des Sang et Or. Issu d’une famille de mineurs, il effectue un court passage par la formation lensoise, avant d’intégrer l’équipe première dès 1953. Depuis l’aile droite, où il effectue la majorité de ses apparitions avec le RCL, il se démarque par un style de jeu basé sur la passe. Doté d’une superbe vision du jeu et très affûté techniquement, il met ses coéquipiers dans les meilleures dispositions et devient rapidement titulaire. Un premier but face à Saint-Étienne plus tard et le voilà sur le devant de la scène, si bien qu’il tape dans l’œil de l’Équipe de France. En 1955, à 18 ans et 2 mois, il devient le plus jeune joueur de l’ère moderne à avoir porté le maillot bleu. Une fierté pour tout le peuple sang et or tant le prodige brille déjà sur les terrains. Un statut qui ne l’empêche pas de garder la tête sur les épaules. Ainsi, il ira glaner le premier titre de sa carrière avec les jeunes du Racing en remportant la Coupe Gambardella aux dépens de l’AS Saint-Étienne en 1958.

Cette même année, il devient le premier Lensois à participer à une grande compétition avec les Bleus lors de la Coupe du monde 1958, il est d’ailleurs le seul buteur sang et or dans un Mondial, le 8 juin 1958, face au Paraguay (7-3). Il fait aussi trembler les filets en quart de finale contre l’Irlande du Nord (4-0). Deux ans plus tard, il est de l’aventure à l’EURO 1960, compétition dans laquelle il marque en demi-finale face à la Yougoslavie (5-4). Avec 33 capes au total, il détient toujours le record de sélections en Tricolore pour un Lensois. Il continuera par la suite de marquer au fer rouge son passage sous la tunique artésienne en devenant le meilleur buteur du club (105 buts entre 1953 et 1963), ensuite détrôné par Ahmed Oudjani (118).

Match de la mémoire RC Lens - Maryan Wisniewski

 

Siklo

L’histoire d’un non-retour. Le 7 octobre 1934, le Racing accueille l’équipe hongroise de l’Attila de Budapest pour une rencontre amicale. En tournée en France, le club de la capitale se rend compte qu’il n’aura pas suffisamment de moyens financiers pour repartir. Les dirigeants demandent alors à ceux du RCL si un joueur les intéressent en échange d’une contrepartie financière qui leur permettra de payer le trajet retour. Verdict : Ladislas Smid dit « Siklo », âgé de 19 ans, devient Sang et Or ! Lensois entre 1935 et 1949, le Hongrois participe notamment à la finale de la Coupe de France 1948, et intègre le top 20 des meilleurs buteurs de l’histoire du Racing. Sous les couleurs artésiennes, le milieu de terrain remporte le championnat fédéral 1944 et la Division 2 à deux reprises (1937 et 1949). Naturalisé français en 1937, il portera également la tunique bleue quatre fois, honorant sa première sélection face à la Suisse le 8 avril 1945 (1-0).

Match de la mémoire RC Lens - Siklo

 

Edmond Novicki

Né en 1912 à Krapkowice dans l'Empire allemand (aujourd'hui en Pologne), Edmond Novicki débute le football en Bretagne, à Lesneven. Repéré par le Racing au début des années 30, il défend les couleurs sang et or une première fois pendant six ans, de 1931 à 1937. Pilier de l’équipe, il enchaîne les buts et forme un duo complémentaire avec son compère Raymond François. Le 24 janvier 1937, c’est d’ailleurs avec son binôme offensif qu’il devient le premier buteur lensois en Équipe de France, contre l’Autriche (1-2). Convoqué chez les Bleus en même temps que Raymond François, il connaîtra deux sélections. Après avoir connu cinq clubs en huit saisons, il fait son retour à Lens en 1945/46 pour boucler la boucle. Signe de son attachement aux Sang et Or et leur public, il reste vivre dans la cité artésienne après sa carrière et meurt à Lens en 1967.

Match de la mémoire RC Lens - Edmond Novicki

 

Raymond François

Né à Aniche dans le Nord, Raymond François est un pur produit de la formation locale. Attaquant talentueux, il intègre l’équipe première du Racing – qui évolue en Promotion Honneur - dès 17 ans. Buteur décisif, il contribue rapidement aux bons résultats de l’équipe (2e en 1928, puis 1ère en 1929). Convoité, il fait le choix de rester fidèle au maillot lensois pendant près de deux décennies et s’affirme comme un acteur majeur du développement du club. Division d’Honneur en 1929, Division 2 en 1934, Division 1 en 1937… Raymond François est de toutes les promotions du RCL. Cette ascension spectaculaire ne passe pas inaperçue dans l’Hexagone et lui ouvre les portes de l’Équipe de France en 1936. Premier Lensois à rallier les Bleus en 1936, il prend part au succès face à la Belgique (3-0), pour ce qui sera sa seule sélection en Tricolore. En parallèle, il sera entraîneur-joueur du Racing pendant quelques mois à la suite du départ du coach John Galbraith. En 1942, après 19 saisons de bons et loyaux services, Raymond François rejoint l’ambitieux projet de Roubaix-Tourcoing. Figure sang et or, il demeure l’un des buteurs les plus marquants de l’histoire du club.

Match de la mémoire RC Lens - Raymond François

 

Egon Jönsson

Révélé dans sa Suède natale sous les couleurs du GAIS Göteborg, cet ancien agent de police a déjà le statut d’international suédois lorsqu’il arrive en France en 1950. Surnommé « Atom Egon », l’avant-centre s’engage avec le Stade français où il inscrit 74 buts en trois saisons, dont 34 en une seule et même saison de D2. Son tout premier but dans l’Hexagone est marqué contre… le Racing. Dans l’Artois, le coach Tony Marek observe le départ de son attaquant Jean Desgranges et jette donc son dévolu sur le natif d’Höganäs, réputé pour sa puissance. En trois saisons à Lens (1954-1957), le Suédois termine deux fois meilleur buteur du club et finit deux fois vice-champion de France (1956 et 1957). Formant un duo intraitable avec Maryan Wisniewski, il s’affirme alors comme l’un des meilleurs attaquants de Division 1 aux côtés de buteur renommés comme Just Fontaine ou Gunnar Andersson. Auteur de 66 réalisations en près de 80 apparitions, Egon Jönsson poursuivra sa carrière à Nancy, Lausanne, Toulon et Yverdon-les-Bains

Match de la mémoire RC Lens - Egon Jönsson

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